Rédigé le
15 octobre 2015
La fusion des régions rebat les cartes des territoires, avec des problématiques et enjeux nouveaux pour la majorité des grandes régions. La réforme territoriale modifie les contours de la plupart d’entre elles. Avec 5 960 170 habitants[1], le Nord – Pas-de-Calais – Picardie est la troisième région la plus peuplée de France, derrière l’Île-de-France et l’Auvergne – Rhône-Alpes. La région, qui regroupe près de 10 % de la population, est aussi la plus dense de France (187 habitants / km2). Et ce, sur un territoire relativement restreint, sa superficie étant moitié moins importante que celles des régions Poitou-Charentes – Limousin – Aquitaine ou Midi-Pyrénées – Languedoc-Roussillon.
Les premières données de population disponibles pour 2013 indiquent une progression démographique annuelle de + 0,19%, largement inférieure à la moyenne nationale, qui s’établit à + 0,50%. Cette évolution est comparable à celle de la Normandie (+ 0,21%) et supérieure à celle de l’Alsace – Champagne – Ardenne – Lorraine (+ 0,11%). Cette croissance s’explique par un solde naturel parmi les plus élevés de France. En effet, la population a cru de 0,47% chaque année entre 2008 et 2013. Mais cette hausse est ralentie par une perte de population en raison d’un solde migratoire déficitaire de 0,28% par an.
Autre caractéristique de la région Nord – Pas-de-Calais – Picardie : une importante hétérogénéité de la répartition de la population sur le territoire, avec de très fortes concentrations dans de solides agglomérations. La population réside fondamentalement dans des zones urbaines. Entre 2008 et 2013, Lille et sa périphérie, mais aussi le sud de la région (Beauvais, Senlis), proche de l’agglomération parisienne, sont les zones qui gagnent le plus de population. On assiste à une intensification parallèle de la périurbanisation. Globalement, les grands pôles urbains (au moins 10 000 emplois) voient leur population stagner, alors que les communes de plus de 2000 habitants concentrent 80% des gains de population entre 2008 et 2013.
L’ ensemble de ces phénomènes pose des questions d’accès aux soins, de disponibilité de l’offre de soins et de mobilité, qui devront être adressées. Avec de fortes disparités entre des extrémités Nord – Sud très peuplées (avec de forts besoins) et des zones moins dotées en offre de soins. En effet, Lille comme pôle central, adjoint par Béthune-Douai, Lens, Valenciennes et Dunkerque, présente un maillage bien constitué. La Picardie et le pôle d’Amiens se trouvent quant à eux très exposés à l’attraction de Reims et surtout de Paris. Avec un risque d’ « aspiration » des professionnels et de l’offre de soins par la capitale.
Population et densité (chiffres INSEE 2011, traitement ORS NPDC)
Région | Population au RGP 2011 | Densité de population (hab/km²) |
Alsace Champagne-Ardenne Lorraine | 5 539 035,00 | 96,44 |
Aquitaine Limousin Poitou-Charentes | 5 773 078,43 | 68,70 |
Auvergne Rhône-Alpes | 7 634 223,00 | 109,51 |
Bourgogne Franche-Comté | 2 816 174,00 | 58,94 |
Bretagne | 3 217 767,00 | 118,27 |
Centre-Val de Loire | 2 556 835,00 | 65,31 |
Corse | 314 486,00 | 36,23 |
Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées | 5 573 466,00 | 76,64 |
Nord – Pas-de-Calais Picardie | 5 960 170,00 | 187,35 |
Normandie | 3 315 077,00 | 110,85 |
Pays de la Loire | 3 601 113,00 | 112,25 |
Provence – Alpes – Côte d’Azur | 4 916 069,00 | 156,56 |
Île-de-France | 11 852 851,00 | 986,73 |
[1] Chiffres INSEE 2011