Rédigé le
7 mars 2017
Lancée en 2009, la Paces (première année des études de médecine) déconcentrée à Boulogne-sur-Mer, prendra fin cette année. Le Conseil de la faculté de médecine de Lille a voté en novembre la suppression de ce dispositif, innovant et unique en France. Initiée pour permettre aux étudiants du littoral de démarrer le cursus de médecine près de chez eux et de dynamiser la démographie médicale locale. Chaque année, entre 60 et 90 étudiants s’inscrivent.
La décision est contestée par de nombreux acteurs du Boulonnais et le débat est vif. La faculté de médecine avance l’argument d’un « échec » de l’expérimentation, notamment des mauvais résultats des étudiants du littoral au concours. Depuis, la Voix du Nord a révélé que les premiers chiffres communiqués par la Faculté de médecine étaient faux. « Sur 79 inscrits, seulement 4 étudiants en Paces) auraient obtenu le concours 2015-2016. En réalité, 20 jeunes ont décroché le sésame. La faculté a reconnu son erreur », explique La Voix du Nord. Brigitte Bourguignon, députée PS de la 6è circonscription s’est notamment émue de la situation. Yves Marlier, directeur du CH de Boulogne-sur-Mer, a également réagi, en commentaire d’un article d’Hospimédia sur le sujet. « L’expérience n’a jamais été soutenue par Didier Gosset qui a pris la présidence de la Faculté à son démarrage en 2010. Ainsi la capacité d’accueil de 250 étudiants n’a jamais été atteinte du fait de l’absence de portage (voire de dissuasion) lors des inscriptions boulonnaises. Il s’agit bien d’une différence idéologique d’approche des accès à l’enseignement supérieur qui s’opposent : élitiste contre égalitaire ». Yves Marlier fait également référence à une publication de l’ORS Nord-Pas-de-Calais (50/51° Nord intitulé Ca se PACES à Lille et aussi à Boulogne-sur-Mer, 2013). « Une étude réalisée par l’ORS Nord-Pas-de-Calais montrait qu’après homogénéisation des publics lillois et boulonnais – notamment sur les critères socio-économiques – les résultats des deux sites étaient tout à fait comparables ».
Pour lire ou relire le 50/51° Nord dédié à la PACES, cliquez ici.