Rédigé le
28 avril 2016
Le bassin de vie est une notion développée par l’INSEE pour décrire « le plus petit territoire sur lequel les habitants ont accès aux équipements et services les plus courants ». Il est délimité à partir d’une commune disposant d’au moins 16 des 31 équipements dits intermédiaires, tels que police-gendarmerie, supermarché, collège, médecin spécialiste, et beaucoup de ces professions de santé de premier recours dont la réduction crée localement ce qui est perçu comme une désertification médicale en cours. Sont agrégées autour de cette unité urbaine les communes les plus proches qui constituent sa zone d’influence, et disposent d’autres équipements intermédiaires ainsi que d’équipements de proximité (poste, boulangerie, école, médecin généraliste…). À noter que leur distance au pôle est mesurée, non en kilomètres, mais en temps de trajet par la route, et en condition de circulation moyenne.
En regardant la carte, il apparaît que la population se répartit avec de très forts contrastes. Au Nord, les habitants se concentrent fortement autour des principales villes des principaux bassins de vie. Au Sud de la grande région, ils sont bien plus éparpillés dans une myriade de bassins de vie comptant moins de 50 000 habitants.
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On comprend ainsi que les plus grandes villes sont au cœur de bassins de vie extrêmement vastes. Ces pôles concentrent une grande partie des équipements et de l’offre de services. Et à mesure que ces pôles se développent, leurs zones d’influence se vident de leurs services et équipements. On assiste en fait à deux mouvements contraires : la population tend à quitter les centres-villes pour se loger en périphérie, voire à la campagne, tandis que les équipements rejoignent les zones urbaines. Des flux qui créent de nouvelles questions, d’accès à l’emploi et aux services, et de mobilité, et par là même de pollution et d’émissions de gaz à effet de serre. Et sur le plan sanitaire, les actifs qui travaillent en ville n’auront pas de mal à y trouver l’offre de soins dont ils ont besoin, mais ceux qui ne font pas ces déplacements quotidiens resteront plus isolés en périphérie. C’est ce point qui sera développé à propos de cette offre de soins régionale dans nos deux prochaines newsletters.