Rédigé le
24 mars 2016
Newsletter ORS NPDC n°3
L’Observatoire régional de la Santé poursuit dans cette troisième newsletter son état des lieux de la santé des Hauts-de-France, en Nord-Pas-de-Calais – Picardie (lire la newsletter de février). L’analyse repose cette fois encore sur les statistiques de décès produites entre 2009 et 2012. L’ORS s’intéresse maintenant aux principales causes de mortalité.
Au premier rang : les cancers. La grande région des Hauts-de-France présente en effet la mortalité prématurée (avant 65 ans) par tumeurs malignes la plus élevée de France métropolitaine. Elle est de 27,2 % supérieure à la moyenne nationale, loin devant la Normandie (+ 11,7 %) puis la Bretagne et le Centre-Val-de-Loire (tous les deux à + 6,1 %). L’Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes jouissent au contraire de sous-mortalités prématurées liées aux cancers (respectivement inférieures de 9,4 et 9,7 % à l’ensemble de l’Hexagone).
Cette surmortalité prématurée par cancer est par ailleurs plus marquée chez les hommes (+ 43,5 %) que chez les femmes (+ 18,7 %) en Nord-Pas-de-Calais, alors que les deux sexes en sont affectés à parts égales en Picardie.
À l’intérieur de la nouvelle grande région, toutes les zones d’emploi présentent une surmortalité par rapport à cette moyenne nationale. Les territoires de l’ancien bassin minier (Lens-Hénin, Béthune-Bruay, Valenciennes, Douai) sont les plus lourdement affectés par cette mortalité liée aux cancers. Ils affichent des indices (ICM, voir rappel de la méthodologie ci-dessous) de 144,5 à 166,8. À l’autre bout du classement, on trouve la Flandre-Lys* et les agglomérations picardes les plus proches de la région parisienne : Beauvais*, Soissons*, Compiègne et Château-Thierry*. Lille, Amiens et Arras se situent dans la moyenne régionale (ICM entre 119,5 et 121,8), mais la capitale de Flandres se retrouve loin derrière les autres capitales de régions, en sous-mortalité, même dans des régions présentant une surmortalité d’ensemble. Ainsi, on relève un ICM prématuré par tumeurs malignes de 82,4 à Rennes, et de 79,5 à Orléans.
* Pour ces zones d’emploi, les nombres de décès étant faibles, les indices sont statistiquement peu fiables.
Méthodologie ICM :
Pour mémoire, l’Indice Comparatif de Mortalité (ICM) permet, parmi d’autres indicateurs, d’estimer au mieux la mortalité d’une population. L’ICM est le rapport du nombre de décès enregistrés, que l’on qualifie de décès observés, sur un nombre de décès attendus dans cette même population si elle avait eu les mêmes taux de décès par classes d’âges qu’une autre population retenue comme référence. L’ICM se calcule donc en divisant le nombre de décès observés par le nombre de décès attendus si la structure de la mortalité avait été la même que celle de l’autre population, le tout étant enfin multiplié par 100, afin d’obtenir un indice de référence de valeur 100 plus aisé à comprendre. Aussi, on comprendra qu’un ICM égal à 100 indique une mortalité égale à celle de la France, qu’un ICM 65 indique une sous-mortalité de l’ordre de 35 % inférieure à la mortalité moyenne de la population française à la même époque et qu’un ICM 124 rapporte une mortalité de 24 % supérieure à la mortalité nationale.
Région | Mortalité prématurée par tumeurs malignes 2009 – 2012 (France métropolitaine = 100) |
Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine | 101,3 |
Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes | 102,1 |
Auvergne-Rhône-Alpes | 90,3 |
Bourgogne-Franche-Comté | 100,0 |
Bretagne | 106,1 |
Centre-Val de Loire | 106,1 |
Corse | 95,3 |
Île-de-France | 90,6 |
Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées | 93,9 |
Nord-Pas-de-Calais-Picardie | 127,2 |
Normandie | 111,7 |
Pays de la Loire | 99,6 |
Provence-Alpes-Côte d’Azur | 91,6 |
Source : INSERM-CépiDc. Traitement ORS Nord – Pas-de-Calais.
Classement des zones d’emploi par ordre alphabétique :
Zone d’emploi | Mortalité prématurée par tumeurs malignes 2009-2012 (France métropolitaine = 100) |
Abbeville | 114,1 |
Amiens | 121,2 |
Arras | 121,8 |
Beauvais | 105,5 |
Berck – Montreuil | 131,6 |
Béthune – Bruay | 151,5 |
Boulogne-sur-mer | 140,9 |
Calais | 129,6 |
Cambrai | 132,7 |
Château-Thierry | 113,5 |
Compiègne | 110,7 |
Douai | 144,5 |
Dunkerque | 132,5 |
Flandre – Lys | 104,6 |
Laon | 118,2 |
Lens – Hénin | 166,8 |
Lille | 119,5 |
Maubeuge | 127,7 |
Péronne | 125,4 |
Roubaix – Tourcoing | 118,8 |
Saint-Omer | 123,4 |
Saint-Quentin | 127,7 |
Soissons | 109,5 |
Tergnier | 125,8 |
Thiérache | 118,3 |
Valenciennes | 150,8 |
Vallée de la Bresle – Vimeu | 127,7 |
Source : INSERM-CépiDc. Traitement ORS Nord – Pas-de-Calais.
Classement des zones d’emploi par ordre croissant de mortalité :
Zone d’emploi | Mortalité prématurée par tumeurs malignes 2009-2012 (France métropolitaine = 100) |
Flandre – Lys | 104,6 |
Beauvais | 105,5 |
Soissons | 109,5 |
Compiègne | 110,7 |
Château-Thierry | 113,5 |
Abbeville | 114,1 |
Laon | 118,2 |
Thiérache | 118,3 |
Roubaix – Tourcoing | 118,8 |
Lille | 119,5 |
Amiens | 121,2 |
Arras | 121,8 |
Saint-Omer | 123,4 |
Péronne | 125,4 |
Tergnier | 125,8 |
Saint-Quentin | 127,7 |
Vallée de la Bresle – Vimeu | 127,7 |
Maubeuge | 127,7 |
Calais | 129,6 |
Berck – Montreuil | 131,6 |
Dunkerque | 132,5 |
Cambrai | 132,7 |
Boulogne-sur-mer | 140,9 |
Douai | 144,5 |
Valenciennes | 150,8 |
Béthune – Bruay | 151,5 |
Lens – Hénin | 166,8 |
Source : INSERM-CépiDc. Traitement ORS Nord – Pas-de-Calais.
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