Une mortalité prématurée évitable par des actions sur le système de soins toujours trop élevée

Rédigé le
25 février 2016

Par Marie Raimbault,

Pour les années 2009 à 2012, d’importantes disparités régionales ont été observées en matière de mortalité prématurée évitable par des actions sur le système de soins. Les régions Nord-Pas-de-Calais – Picardie et Normandie présentent les indicateurs de mortalité prématurée les plus élevés par rapport à la moyenne nationale. Les écarts à la moyenne pour ces deux régions étaient respectivement de +27,2 %, et 10,3 %. À l’inverse, les régions Auvergne – Rhône-Alpes (-10,5 %), Île-de-France (-9,6 %), Pays de la Loire (-7 %) bénéficient d’indices inférieurs à la moyenne nationale, avec des mortalités très en dessous de la moyenne nationale. Les régions Centre-Val de Loire (3,2 % de surmortalité), Bourgogne – Franche-Comté (3,3 % de surmortalité), Alsace – Champagne-Ardenne – Lorraine (3,3 % de surmortalité) et Bretagne (3,4 % de surmortalité) forment un ensemble situé juste au-dessus de la moyenne française.

À l’intérieur de la région, de forts écarts s’observent, avec une variation allant de 77,81 pour Abbeville, en sous-mortalité donc, à 161,76 pour Lens-Henin. Trois des cinq zones d’emploi les mieux placées en matière de mortalité prématurée évitable par des actions sur les comportements à risque se situent en Picardie. Abbeville présente le meilleur indice, suivi de Château-Thierry (95,91). Vient ensuite la Flandre – Lys (102, 27) dans le Nord, puis la Vallée de la Bresle – Vimeu (113,37), picarde. Lille, à la cinquième place, affiche une valeur de 113,76, qui reste élevée pour une capitale régionale. Seules deux des 27 zones d’emploi de la nouvelle région ont des valeurs d’indice inférieures au reste de la France. Enfin, de nombreuses zones du Nord et du Pas-de-Calais sont très exposées. En effet, 9 des 10 dernières positions du classement sont occupées par des zones d’emploi de ces deux départements, avec des indices au-delà de 130.

Pour mémoire : définition

La « Mortalité évitable liée au système de soins », nomenclature du Haut conseil de la santé publique se définit par « l’ensemble des causes de décès qui, compte tenu des connaissances médicales et techniques à la date du décès, auraient pu être en grande partie évitées grâce à une bonne qualité du système de soins ». Par exemple : le cancer colorectal, le cancer de l’utérus, des testicules, la maladie de Hodgkin, les cardiopathies rhumatismales, l’hypertension, les cardiopathies ischémiques, l’insuffisance cardiaque, les maladies cérébro-vasculaires, les ulcères gastriques, l’insuffisance rénale, etc.

Les données de mortalité ont été extraites des bases sur les causes médicales de décès du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc-Inserm) pour les années 2009 à 2012. L’étude de la mortalité prématurée inclut les décès survenus avant 65 ans de personnes domiciliées en France métropolitaine et dans les DOM, à l’exception de Mayotte.

Source : INSERM-CépiDc. Traitement ORS Nord – Pas-de-Calais.

Classement des zones d’emploi par ordre alphabétique :

Source : INSERM-CépiDc. Traitement ORS Nord – Pas-de-Calais.

Classement des zones d’emploi par ordre croissant de mortalité :

Source : INSERM-CépiDc. Traitement ORS Nord – Pas-de-Calais.