Mortalité évitable attribuée au système de soins HdF 2010-2013

L’allongement de la durée de la vie s’accompagne d’une augmentation sensible de l’âge moyen au décès. Les statistiques des causes de décès sont ainsi de plus en plus le reflet de la mortalité aux très grands âges, ce qui limite leur utilisation pour évaluer les besoins relevant de la prévention et du système de soins.

Dans ce contexte, les responsables de la santé publique se sont de plus en plus préoccupés, en France comme dans la plupart des pays comparables, de la mortalité prématurée définie comme la mortalité survenant avant 65 ans, puis avant 75 ans. En effet, l’ORS a tenu compte des recommandations du Haut Conseil de la santé publique, qui préconise depuis 2013 de retenir la population âgée de moins de 75 ans, afin de tenir compte de l’allongement de la durée moyenne de vie et d’une nouvelle sélection des causes de décès retenues. Au sein de cette mortalité prématurée, il est intéressant de distinguer les causes de décès dont la fréquence pourrait être diminuée essentiellement par la prévention ou par le système de soins (amélioration de la prise en charge précoce des pathologies, prévention de certaines affections par le biais du dépistage systématique…). L’étude de cette mortalité prématurée évitable est essentielle pour mettre en évidence les problèmes de santé de la population d’un territoire et orienter ou réorienter les actions locales de santé.

Le tableau téléchargeable ci-dessous présente les données de mortalité évitable par une action sur le système de soins 2010-2013. On y trouve les Indices Comparatifs de Mortalité (ICM) pour la région Hauts-de-France, à travers différents découpages territoriaux, pour chaque genre (H/F) ainsi que pour l’ensemble de la population.

La mortalité évitable par des actions liées aux systèmes de soins les Hauts-de-France (et les territoires qui la constituent) est largement supérieure à celle de la moyenne française (130 versus 100). Des écarts importants existent néanmoins. Certains territoires, comme Abbeville (100.4) ou Senlis (103.2) étant très proches de la moyenne française (100), quand d’autres voient leur population exposée à une forte surmortalité : Lens Henin (157.4) ou Valenciennes Métropole (165.7). La situation constatée ici n’est pas nouvelle. Elle perdure depuis les années 1950, période à laquelle le décalage d’état de santé régional par rapport à la moyenne française a émergé.

Attention, ces indicateurs ne montrent pas l’ampleur des évolutions, des gains (fréquents) ou des régressions (locales) de l’état de santé. Ils apportent uniquement une image du retard d’état de santé local ou régional par rapport à la valeur nationale moyenne de la même période. L’ORS Nord – Pas-de-Calais publiera prochainement d’autres données, statiques ou évolutives. L’une de ses missions est bien de faire part, le plus largement possible, des informations les plus fiables, portant sur la santé régionale et l’état de santé de la population.

Pour prendre connaissance des statistiques de mortalité, téléchargez le document Excel.