Rédigé le
30 mai 2016
Les médecins généralistes ont tendance à attirer une offre de soins de proximité riche autour d’eux. En effet, pas d’infirmier, ni masseur-kinésithérapeute, ni pharmacien, ni pédicure-podologue notamment, sans un médecin prescripteur de ces soins dans les environs.
C’est pourquoi il est utile de regarder la part de ces praticiens parmi les professionnels de proximité et de veiller sur son évolution à une échelle fine du découpage territorial, celle des bassins de vie. Ainsi, un bassin de vie qui compte une faible densité de professionnels de proximité sera d’autant plus fragile si la part des généralistes parmi eux est également faible. De même, un bassin de vie qui dispose d’une offre de soins conséquente, mais où le nombre de médecins généralistes tend à diminuer, sera sous la menace d’une érosion rapide de l’ensemble des professionnels de santé.
Dans les Hauts-de-France, le bassin de vie du Plessis-Belleville compte par exemple seulement 330 professionnels de proximité pour 100 000 habitants, pour une moyenne régionale de 1 366. Mais parmi ces professionnels, on dénombre plus de 20 % de médecins généralistes, alors que la moyenne régionale s’établit à un peu plus de 10 % seulement. On peut donc espérer que cette forte proportion de généralistes attire de nouveaux professionnels autour d’eux. A contrario, Cambrai compte près de 2 000 professionnels pour 100 000 habitants, mais seulement 7 % de généralistes. Il est donc à craindre que les paramédicaux et autres professionnels de santé de premier recours désertent peu à peu ce secteur.
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Sur la carte de l’évolution de la densité des professionnels de proximité par bassins de vie, on note une « ceinture rouge » à la frontière sud de la région, qui s’explique par le fort pouvoir d’attraction de l’Île-de-France toute proche qui « siphonne » l’offre de soins de proximité dans ces zones. Cela concerne les bassins de vie de Blangy-sur-Bresle à Charly-sur-Marne, en passant par Aumale, Formerie, Gournay-en-Bray, Beauvais, Méru, Magny-en-Vexin, Marines, Persan – Beaumont-sur-Oise, Orry-la-Ville, Fosses, Dammartin-en-Goële, Saint-Soupplets et Lizy-sur-Ourcq.
Mais d’autres bassins de vie infrarégionaux font preuve d’un dynamisme remarquable et voient la densité de leurs professionnels de santé grimper rapidement. C’est le cas par exemple de Saint-Maximin, qui fait exception, au sud de Creil, mais aussi Neufchâtel-Hardelot, Grandvilliers, ou encore Saint-Amand-les-Eaux et Ham (entre Saint-Quentin, Péronne et Noyon).
